26 avril 2015

Pièce de théâtre

Vivons heureux en attendant la mort

Avec

  • Dominique RONGVAUX

Mise en scène

  • Fabrice GARDIN

« ... Ce spectacle est un cri de haine désespérée où perce néanmoins une certaine tendresse. » « Bonjour ma hargne, salut ma colère, et mon couroux coucou ! »

Il faut vivre avec les morts, surtout quand ils sont bien vivants. Pierre Desproges ne se prenait pas pour un con, mais, fort heureusement, il ne nous prend pas pour des cons non plus. Ce qu’il écrit est intelligent, érudit et pourtant drôle, mais pas que. Monter Desproges, c’est penser au matin glauque, mais aussi au lendemain qui chante.

Pourquoi riez-vous ?

4 avril 2015

Entre espoir et nostalgie !

Élève à l’École Communale d’Orp-le-Grand dans les années cinquante, j’étais le seul à ne pas suivre le cours de religion promulgué alors par les instituteurs eux-mêmes. Lesquels emmenaient plusieurs fois par an leurs ouailles se confesser : l’École se situait à 150m de l’Eglise. Les Autorités Communales furent contraintes d’engager un professeur de morale laïque pour moi seul. Mes camarades cessèrent de me traiter de mécréant puisque moi aussi j’avais ma propre « église ». C’est un peu comme cela que la chose fut perçue.

Rapidement, le cours de morale laïque non confessionnelle prit de l’ampleur et on vit les fameux « flambeaux laïques » décorer les cartables. Beaucoup plus tard, j’ai même été amené à enseigner le cours au début de ma carrière d’enseignant.

Néanmoins, j’ai toujours eu le sentiment d’enseigner une « philosophie », celle du libre-examen et non d’adhérer à une structure de type cléricale représentée à l’époque par le CAL. J’ai connu des problèmes sérieux lorsque j’ai écrit dans les années septante un article intitulé « Le flambeau en désuétude ». Déjà, pour moi, le magnifique symbole représenté par ce flambeau représentant la lumière s’étiolait : il était devenu un signe d’appartenance à une structure (le CAL, à l’époque). Mon idéal de liberté et d’autonomie prenait l’eau. Certes, les réalisations du CAL étaient fantastiques mais elles auraient dû être dissociées du cours de morale proprement dit. Je signale qu’à l’époque le CAL avait un droit de regard sur les nominations des professeurs de morale. J’ai assisté à des réunions au CAL en présence d’inspecteurs de morale !

Je remarquai alors que mes collègues de religion (catholique ou autres) me regardaient en coin. Salut collègue ! Pal mal les subsides, non ! On puise maintenant dans la même manne : les deniers publics !

Je me rendis compte que mon autonomie n’existait plus. J’étais cerné de toute part. Les catholiques (majoritaires) d’une part et le CAL d’autre part.

Que faire de mon libre-examen, de mon libre arbitre, de ma liberté d’expression, de ma libre-pensée, de ma pensée libre ?

31 décembre 2014

Hommage à Roger Becker

Notre ami, notre Président d’Honneur, Roger Becker n’est plus !

Il est décédé le 31 décembre 2014 après une longue maladie qui l’avait peu à peu écarté des réunions du Cercle de la Libre Pensée de Jodoigne dont il avait été longtemps Président, de 1960 à 1975, année à laquelle il avait cédé le témoin à Luc Libon. Il avait pu compter sur le soutien indéfectible de véritables monuments de la libre pensée tels Georges Lenaerts, Fernand Pierard ou Jules Ovart qui maintinrent le Cercle à bout de bras pendant près d’un quart de siècle.

Roger était un humaniste : son passé d’ancien combattant et de prisonnier de guerre en témoigne. Cependant, il était avant tout un homme probe et libre dénonçant toutes les oppressions, toutes les aliénations, toutes les mystifications, mais toujours avec le parti-pris courageux de s’opposer aux aveuglements dominants. Ce qui lui valut aussi, mais combien cela devait le réjouir, de ne pas toujours être apprécié par les extrémismes conformistes de la gauche ou de la droite.

Roger était un libre exaministe intègre et surtout non conformiste. Il n’acceptait aucun compromis d’usage et les principales cibles de ses réflexions critiques étaient, le plus généralement, les faux-semblants, les laxismes, la médiocrité conformiste et triomphaliste. Sur le plan de nos principes, il excluait tout « catéchisme laïque » et là, ne ménageait pas plus ses amis que ses adversaires. Combien de fois ne nous a-t-il pas exhorté, nous, les « jeunes », à enlever les pierres de nos poches, pour reprendre une de ses expressions favorites.

Modeste, toujours souriant, d’une courtoisie chaleureuse, Roger aura rempli, dans la diffusion de nos idéaux laïques à Jodoigne, une place dont nous reconnaissons l’importance.